Corps étranger dans l’œsophage
Les enfants s’étouffent fréquemment avec des pièces de monnaie et des petits jouets tandis que les adultes le font plutôt avec de la nourriture, comme des bolus de viande, qui reste logé à des emplacements pathologiques de l’œsophage, soit au niveau d’un web ou d’une sténose. Une intervention chirurgicale immédiate n’est pas toujours nécessaire en présence d’un corps étranger dans l’œsophage. Si l’objet est mou et n’est pas caustique, si l’ingestion est récente et qu’il n’y a pas de symptômes respiratoires, le patient peut parfois être gardé en observation pendant 24 heures au cas où il y aurait passage spontané de l’objet.
Par contre, l’observation est inacceptable dans plusieurs situations. Cette approche est admissible chez les plus petits enfants seulement lorsque l’objet a déjà franchi et dépassé la région crico-pharyngée et qu’il n’existe aucun doute à ce sujet. Autrement, le patient risque d’aspirer le corps étranger si ce dernier se déloge à la suite d’une quinte de toux, de vomissements ou d’un positionnement dorsal, transformant alors une situation stable en une urgence.
Si le patient éprouve des symptômes respiratoires, l’exérèse de l’objet doit être entreprise sans tarder. En présence d’hypersialorrhée, le patient risque d’aspirer ses sécrétions. Il est donc prudent de procéder au retrait de l’objet.
La pile bouton est un corps étranger très dangereux qu’il faut extraire de toute urgence. Les objets tranchants, pointus, irréguliers ou très larges doivent aussi être retirés rapidement, car ils peuvent provoquer une perforation de l’œsophage. Tout corps étranger qui cause de la fièvre, des vomissements, une réaction nauséeuse incessante ou un grand inconfort devrait faire l’objet d’une exérèse sans tarder.
L’observation n’est pas acceptable si l’objet se trouve dans l’œsophage depuis plus de 24 heures ou depuis une période inconnue. Enfin, l’observation n’est pas possible chez les patients présentant une anomalie connue de l’œsophage.
Référence : Le Médecin du Québec, volume 42, numéro 5, mai 2007.
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